Les ombres de l’ennui…
Pour la toute
Comme toutes les fins de semaine, mes collègues et moi sortons de notre collège
de psychopathesdifficile pour aller nous
détendre en buvant un verre, manger au resto, se faire une toile et
surtout blablater et nous plaindre de notre sort, du piètre niveau de
nos élèves, etc.
Un lundi soir, nous voilà donc arrivés à l’UGC de Bercy et achetons nos billets pour aller voir Shadow Dancer !
Le choix de ce film reposait sur plusieurs critères : d’abord parce
qu’une de nos amies professeur d’anglais nous l’avait conseillé (elle y
était allée, invitée en tant que prof d’anglais, à la première), ensuite
parce qu’on voulait casser le cycle de navets dans lequel nous avions
l’impression d’être prisonniers.Lire la suite…
En effet, entre The Impossible , Nous York et Happyness Therapy
, on a vraiment eu l’impression de se faire à chaque fois avoir. Alors,
rassurés par les superbes critiques de notre amie anglophone, nous nous
sommes laissés aller à croire que notre bonne étoile du 7ème art était
revenue. Mais que nenni !!!
Alors c’est quoi ce film ??
- Sortie : le 6 février 2013
- Réalisé par James Marsh
- Durée : 1h42
Synopsis :
Je vous mets ce qu’on peut lire sur le site allociné :
Collette, jeune veuve, est une républicaine, vivant à Belfast, avec sa mère et ses frères, de fervents activistes de l’IRA. Suite
à son arrestation après un attentat avorté au cœur de Londres, Mac, un
agent secret du MI5, lui offre le choix : passer 25 années en prison et
ainsi perdre ce qu’elle a de plus cher, son fils, ou espionner sa propre
famille. Elle décide de faire confiance à Mac, et retourne parmi les siens…
Bref, vous l’aurez compris, l’intrigue repose sur un choix extrêmement difficile à faire mais qui doit être fait.
Le film commence en 1973 sur un événement extrêmement dur : la mort du jeune frère de Collette pour laquelle cette dernière se sent coupable. Cette séquence aurait pu être forte en émotions mais la mort par balle du jeune frère est tellement prévisible que l’émotion disparaît .
Et c’est bien le problème tout au long du film : la prévisibilité. Tout est attendu et à cause de cela, le film en devient long, très long et chiant !
La fin est sans surprise aussi. Elle est à la hauteur de ce qui la
précède : aucune réelle surprise et en parallèle, quelques images se
voulant fortes et qui perdent de de cette force à cause de ce déjà-vu scénaristique.
Bon, parlons un peu des acteurs :
- Clive Owen joue le rôle de Mac, l’agent du MI5. Son jeu d’acteur est plutôt bon et campe un rôle d’un agent investi et tout sauf indifférent à son nouvel indic.
Cet acteur britannique de 48 ans n’en est pas à son premier film : on peut le voir dans Duplicity , Trust , Intruders ou encore L’Enquête.
- Andrea Riseborough, elle, joue le second rôle principal : Collette
McVeigh. Ce rôle d’indic et de mère veuve est très bien joué. C’est
l’une des excellentes surprises pour moi de ce film. Andrea parvient à
nous faire ressentir toute la difficulté que son personnage a de faire
un choix et de s’y tenir. Au final, on sent que Collette est bien plus complexe qu’elle n’y paraît mais malheureusement ce personnage n’arrive pas, selon moi, à sauver le scénario.
Cette jeune actrice britannique de 32 ans a pu être vue dans W.E. ou Never let me go.
- Gillian Anderson joue le rôle de Kate Fletcher.. Notre ancien agent Scully de X Files , métamorphosée ici, campe un rôle de directrice très bien tenu mais diffus. Son personnage est entouré d’un voile qu’on parvient vite à déchire r, trop vite à mon goût. Les scènes de dialogue entre Mac et elle sont sans saveur et, bien qu’elles apportent leur lot d’informations, elles sont loin d’être essentielles .
Mis à part son rôle dans la série avec David – Fox- Duchovny – Mulder – et celui qu’elle joue dans notre film d’aujourd’hui, on a pu aussi la voir dans Un Anglais à New-York.
- Aidan Gillen jour le rôle de Gerry, le frère aîné de Collette.
Personnage dur et fier de ses idées politiques qu’il ne remet à aucun
moment en questions, on ne le voit que dans quelques scènes, ce qui est
dommage parce que ce qu’il apporte à l’intrigue est important. Je trouve
frustrant de ne pas avoir laissé plus de place à ce personnage.
Aidan est un acteur irlandais de 44 ans qu’on peut retrouver dans l’excellente série Game of thrones ou dans le superbe film Blitz . - Domhnall Gleeson joue le rôle de Connor, un autre des frères de
Collettes. Personnage apparemment fragile et antithétique à Gerry,
s’avère être d’une conviction et d’une loyauté sans bornes . Tout
comme le personnage de son frère, il n’est que secondaire mais permet
de donner un peu plus d’envergure au film sans pour autant le relever
puisqu’il n’apparaît que trop peu.
Cet acteur de plus en plus connu , surtout grâce à son rôle dans les derniers volets de la saga Harry Potter , a pu être aperçu dans Anna Karenine ou Never let me go aux côtés de Andrea Riseborough. - David Wilmot, lui, joue le personnage de Kevin Mulville, un terroriste un peu flippant de l’IRA, menaçant et extrémiste
aussi bien dans ses idées qu’avec les gens de son réseau. Il apparaît
un peu ici comme l’opposant direct de Collette recherché par Mac.
Cependant ce rouquin flippant reste sans relief, sans profondeur.
David a joué aux côtés de son collègue Domhnall dans Anna Karenine mais reste assez inconnu dans le milieu cinématographique.
Qui c’est celui qui a osé réalisé ce film ?
Eh bien c’est James Marsh. D’abord réalisateur de documentaires, il réalise ici un film Shadow Dancer qui n’est sans doute pas la meilleure de ses réalisations mais qui a quand même pour mérite d’exister, au moins pour l’esthétique et la mise en perspective historique.
Les autres films qu’il signe ne sont pas non plus des films extrêmement connus : citons par exemple The King ou The Red riding.
Les autres films qu’il signe ne sont pas non plus des films extrêmement connus : citons par exemple The King ou The Red riding.
Vous l’aurez certainement compris, je n’ai pas été du tout conquis
par ce film qui, pourtant, a reçu de nombreux prix (ce que je ne
comprends pas) et a été à de nombreuses reprises nommé dans de
prestigieuses cérémonies en l’honneur du 7ème art.
Pour autant, je n’en suis pas sorti non plus complètement indifférents, il y a eu de bonnes choses :
- Les images de Belfast, sublimes, bien que cette ville fasse froid dans le dos.
- Les points historiques : en plein milieu des accords de paix dans le début des années 90, le rendu des événements, en fond, participe à une mise en relief de cette singulière histoire dans laquelle se retrouvent les différents protagonistes.
- Le fait aussi qu’il repose sur un livre des années 90 de Tom Bradby du même titre Shadow Dancer et qu’il lui soit assez fidèle.
- La B.O., belle et lancinante. Je ne connais malheureusement pas qui en est le compositeur..
- Les longueurs du film : même le dilemme de Collette, point crucial du film, est pesant en longueur, intéressant mais bien trop long.
- Les événements prévisibles. Cette impression de « déjà-vu » qui plombe l’émotion et qui rend le film plat.
- La place peu donnée à certains personnages-clef : les deux frangins de Collette sont des collatéraux intéressants mais à qui le scénario a donné peu de place, manquant ainsi d’un relief supplémentaire qu’il aurait été intéressant de profiter.
Vous l’aurez donc perçu : je ne suis pas sorti de la salle noire très
content ni admiratif. Je me suis ennuyé devant un film qui promettait
toutefois de très bonnes choses. Malheureusement, ces dernières ont été
peu exploitées, préférant se fonder essentiellement sur le dilemme
complexe de Collette, laissant ainsi à une place assez peu importante
tous les enjeux politiques, historiques et humains de ces années 90.
Je vous conseille d’attendre la sortie DVD !
Lô
Laurent - Officieusement 28 ans mais officiellement 34 - Région parisienne - Beau, intelligent et modeste
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Quand j’étais étudiante en fac d’anglais je me passionnais pour l’Irlande du Nord et je garde toujours un fort intérêt pour cette partie du globe, je suis donc assez attirée par ce film…
RépondreSupprimerJ’avoue que j’étais tenté de le voir aussi pour les mêmes raisons mais qu’au final, j’ai été quand même déçu. Par contre les images sont vraiment belles et nous rendent bien l’urbanisme des villes, etc. Pour ça, c’est clair, que c’est pas mal du tout ! Et la BO est just amazing !
SupprimerDans un autre genre mais sur Belfast aussi, tu as lu « Eureka Street »?
SupprimerNon, pas du tout… Je ne connais même pas ! Je suppose que si tu m’en parles c’est que c’est génial !
SupprimerJe l’adore! Je l’ai lu au moins 10 fois… c’est un livre de mec, tendre, avec la réalité du conflit en toile de fond… à lire absolument!
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