Elle s'appelle Amélie... jolie. - La Nostalgie Heureuse d'Amélie Nothomb -



Nous sommes déjà mi-septembre, tout le monde ou presque a repris le chemin du bureau, de l'école, de son chez soi, bref tout le monde a repris contact avec la routine et tout le monde s'apprête à affronter une nouvelle année en attendant l'été prochain avec impatience et en espérant surtout que l'année prochaine, l'été et le soleil mettront moins de temps à arriver et resteront un peu plus longtemps sur la planète France :)

Le mot "septembre" est synonyme de "rentrée" et le monde littéraire n'échappe pas à cette épreuve ! Et ça, c'est pour notre plus grand plaisir (ou pas).

A chaque rentrée littéraire, les librairies affichent leurs plus beaux habits de papiers et nous présentent des étalages aussi remplis qu'un magasin de jouets en période de Noël... Du roman, de l'autobiographie, de l'essai, de la m.... en veux-tu, en voilà !

La rentrée littéraire c'est l'occasion de faire de nouvelles rencontres, de connaître de nouveaux noms, de faire de belles découvertes ou au contraire de découvrir des choses qu'on n'aurait préféré ne jamais lire... Mais la rentrée littéraire c'est aussi des habitués, des noms qu'on aime à voir apparaître, des romans qu'on attend toujours avec impatience et en ce qui me concerne l'auteur que j'attends c'est toujours la même et elle se nomme Amélie Nothomb.




Pour ceux qui ne connaissent Ni d'Eve ni d'Adam Amélie Nothomb, c'est un peu compliqué de vous présenter rapidement cette Forme de Vie. Certaines œuvres d'Amélie se lisent avec Stupeurs et Tremblements et d'autres font monter le Mercure et nous aident à surmonter Le Voyage d'Hiver. Dans ses romans, il est questions de Métaphysique (des tubes), de Cosmétique (de l'ennemi)... C'est souvent de la semi autobiographie (de la faim) et j'aime lire ses romans à chaque rentrée comme un Journal d'Hirondelle, celle qui revient toujours à la même saison. Elle n'a pas de Barbe Bleue mais elle arbore souvent un chapeau et un rouge à lèvres très rouge proche de l'Attentat, cosmétique mais qui fait ressortir son visage si atypique et si intriguant (les mots en italiques sont des titres de romans nothombiens).

Fille de diplomate belge, Amélie Nothomb a beaucoup voyagé dans son enfance. Les cinq premières années de sa vie elle les a passées au Japon. Ce Japon, elle y reste et y restera toujours attachée, comme un arbre qu'on essaye de déraciner, en vain tellement ses racines sont fortes et semblent indestructibles. 

Les voyages forment la jeunesse il paraît. Le Japon a formé Amélie, et ce, malgré tous les voyages qu'elle a pu faire. Dans beaucoup d'ouvrages nothombiens, le Japon revient plus ou moins fréquemment avec plus ou moins d'intensité. Là, dans son dernier ouvrage, le sujet de ce billet, La Nostalgie Heureuse, le Japon est au centre et on découvre le pays de soleil levant par les mots de l'auteure mais aussi par l'image. En effet, dans ce bouquin, elle nous emmène avec elle mais aussi avec une équipe de télévision, une équipe de France 5 qui lui a proposé de faire un documentaire sur elle retrouvant ce pays où elle n'avait plus mis les pieds depuis plus de quinze ans.


Atypique demande de la part d'une équipe de télévision mais demande atypique pour une auteure qui l'est tout autant...

La demande a été acceptée par Amélie Nothomb et son voyage au Japon et ses retrouvailles avec ce pays mystérieux forment la matière de La Nostalgie Heureuse.




En tout cas, ce qui m'a plu avec ce roman, c'est de retrouver certains personnages avec qui on avait pu faire connaissance au fil de nos lectures nothombiennes.

C'est ainsi qu'on retrouve Rinri, le fiancé éconduit des vingt ans d'Amélie, celui qu'elle nous a présenté dans son roman Ni d'Eve, ni d'Adam (par contre ses retrouvailles n'ont pas été filmées par l'équipe de télévision et donc on ne saura jamais à quoi il ressemble). 

On retrouve Nishio San, la gouvernante de la famille qui a été aussi pour Amélie comme sa deuxième mère. Ces retrouvailles d'ailleurs sont très fortes sur le papier comme à l'image. Lors de l'émission C a vous récemment, un extrait a été présenté en présence de l'auteure et l'extrait concernait les retrouvailles entre Nishio San (qui est devenue une très vieille dame) et Amélie. Des retrouvailles fortes en émotion qui ne laissent pas indifférent. On retrouve aussi le village de son enfance et la ville de Fukushima mais là on retrouve des paysage dévastés par le Tsunami et les émotions d'Amélie sont retranscrites au fur et à mesure. C'est un passage si ce n'est LE passage que j'ai le moins aimé. Certes, elle nous décrit ses émotions, certes on imagine un paysage de mort comme si le temps s'était figé et on imagine ce que ça peut provoquer comme émotions mais là, on se retrouve à lire des choses d'une étonnante banalité.

Quand je lis du Nothomb, j’attends mieux que «Mon cœur se mit à battre fort», «Il fait froid, gris, il souffle une bise de mort» ou «C'est un paysage presque beau à force d'être horrible». Je ne sais pas trop comment expliquer ce que j'ai ressenti mais c'est comme si elle n'allait pas au fond des choses et ça m'a dérangé. Alors est-ce par pudeur ou autre chose ? Je ne sais pas mais ce passage du bouquin m'a un peu gêné.

A côté de ça, j'ai quand même beaucoup apprécié ce livre. Et ça faisait un moment que je n'avais pas autant apprécié un Nothomb. On y a retrouvé un certain cynisme qui la caractérise bien, on retrouve quelques pointes d'humour caustique qu'on aime, bref, on a un vrai roman nothombien.

En revanche, on a un livre court (mais ça c'est un choix de l'auteure et c'est une de ses marques de fabrique) et il peut se lire en 2h (c'est le temps que j'ai mis à le lire en tout cas), on a une pré-fin et une fin qui sont différentes du reste du livre où tout s'accélère et on arrive à la fin... trop vite, trop brutalement et comme souvent on reste sur sa faim !!  





Bon, une chose est sûre c'est que je recraquerai l'année prochaine. Ah oui, parce que point très important : inutile d'attendre plusieurs publications annuelles d'Amélie Nothomb ! Non, c'est juste un roman par an un point c'est tout. Publication chez Albin Michel fin août-début septembre... Quelques séances de dédicaces, quelques émissions de télé pour la promo et hop, Amélie disparaît et reviendra l'année prochaine. C'est ça aussi qui est bon et qui fait qu'on se délecte autant de chacune de ses apparitions (bon, après on aime ou on n'aime pas le style littéraire, le personnage peut fasciner et peut énerver mais en tout cas Amélie Nothomb ne peut laisser indifférent).


Et vous, votre rentrée littéraire ? On veut des noms !! :) Et Amélie Nothomb, vous aimez ? Vous avez un préféré ? (Oui ça fait beaucoup de questions, désolé ! lol)


(Laurent : écriture & Nicolas : correcteur orthographique ^^ )

2 commentaires:

  1. Aaaah je l'avais rencontrée l'année dernière à l'occasion du festival de Mouans-Sartoux, elle est encore plus intriguante en vrai, vraiment sur sa planète :D.
    J'ai pas lu ce livre encore (j'attends les formats poche) mais ça fait plaisiiiiir qu'elle reparle du Japon ! On sent vraiment que c'est son sujet d'écriture favori!

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    1. J'aimerai la rencontrer, vraiment :) Elle était en séance dédicaces au BHV à Paris il n'y a pas si longtemps, mais je n'ai pas pu y aller :( Pour ce livre j'espère que tu apprécieras. C'est vrai qu'elle parle bien du Japon...Ce pays est intriguant en même temps, un peu comme elle :)

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